Transcription de la vidéo :
Cécile : Hello, c’est Cécile de cecileamiel.com. Aujourd’hui, je suis avec Élisa Woodys du jeu Woody’s Family. Je voulais vous la présenter parce qu’en fait, on va parler de persévérance. Son histoire m’a touché parce qu’elle a créé un jeu. Ce jeu, elle a besoin d’un financement participatif pour lui donner vie quelque part. Il y a un prototype qui existe, mais elle a besoin de soutien pour créer ce jeu pour que ce jeu naisse.
Quand on se lance dans un projet comme ça de création de jeux en partant d’une idée parce que cela a fonctionné pour soi, forcément il y a toute une série d’étapes qu’on n’a pas forcément d’ailleurs anticipées au départ, j’imagine.
Élisa : Ah non, pas du tout.
Cécile : Il faut avoir une sacrée dose de détermination pour arriver à son aboutissement. Aujourd’hui, on est sur la dernière phase, on va dire de financement de son projet. Mais ce dont je voulais parler avec toi Élisa, c’est le fait de toutes les étapes difficiles que tu as traversées avec des revers par rapport à la création de ton jeu. Comment tu les as surmontées ? Qu’est-ce qui a fait que tu as réussi à passer ces obstacles et que tu es encore là, en train de faire la promotion de ton jeu et de faire en sorte qu’il sorte ?
Alors, est-ce que tu peux nous raconter un peu ton histoire par rapport à cela ? Quand tu as démarré, c’était il y a un an à peu près.
Élisa : Oui, il y a un peu plus d’un an. Mais il y a plusieurs choses qui sont très importantes, je pense, pour tenir le coup. Déjà, c’est d’être convaincue d’être alignée avec ce que vous êtes en train de faire. Moi ce jeu, j’étais alignée et j’y croyais vraiment puisque je l’avais mis en place chez moi. Cela avait très bien fonctionné chez moi et si bien fonctionné que je le conseillais aux mamans.
Donc, je n’étais pas du tout dans l’objectif : je veux essayer de tirer un profit de cela. J’étais juste dans le partage parce que je suis assez, j’aime bien partager ce que je découvre. Je suis ambassadrice dans l’âme sans même rien gagner. Il y a un truc sympa. Récemment, il y avait une formation qui me plaisait énormément, je l’ai diffusé, je n’avais rien à y gagner. Enfin, j’avais même à y gagner, mais ce n’était pas du tout l’intérêt au départ.
L’idée, c’est toujours de foncer. J’aime partager ce qui me tient à cœur. Au départ, c’est vraiment parce que j’avais envie de partager quelque chose de sympa et j’y croyais vraiment. Première chose, j’y croyais vraiment. Deuxième chose, c’est parce que je savais que cela allait apporter de plus-value à d’autres familles. Donc non seulement j’y croyais, mais en plus cela allait apporter une plus-value.
Après, c’est parce que finalement mon produit, on me le demandait. On l’a attendu. Les parents attendent que ce plateau d’organisation familiale sorte. Pourquoi ? Parce que cela a apporté tellement de sérénité aux parents-tests, que là ils disent : quand est-ce qu’on va retrouver cette sérénité ?
Cécile : Tu as créé un groupe pilote pour qu’on comprenne bien les parents pour qu’ils puissent tester le jeu avant de te lancer dans la création. C’est cela ?
Élisa : Oui ! Surtout voilà ! En fait, comme là je suis dans la création d’un jeu. Évidemment, il faut le faire tester ce jeu, savoir comment cela se passe chez les autres, pas seulement chez soi. Donc à ce moment-là, on teste le jeu en famille. On en parle à des parents qui ne connaissent pas du tout principe. On en montre des images et là par rapport à tout ce qui va ressortir, on va pouvoir modifier, arranger puis affiner le projet.
Cécile : Alors ce que je trouve intéressant quand même pour bien situer le contexte, c’est que tu n’es pas dans la création du jeu. Au départ, ce n’est pas ton métier.
Élisa : Pas du tout !
Cécile : Tu as eu un parcours dans la petite enfance. Enfin, tu as travaillé dans les crèches. Tu as même eu un parcours assez hétéroclite. Tu as fait pas mal de choses différentes. Tu as travaillé en orthodontie.
Élisa : Je m’ennuie facilement.
Cécile : Tu as travaillé dans la restauration, etc. Donc là, tu prends ce projet. Au départ, on peut se dire : OK, c’est tout feu, toute flamme. Il y a un truc nouveau, c’est génial. Les gens le demandent, cela va marcher, bla-bla-bla. OK ! Mais, il t’arrive quand même des péripéties sur le parcours. Est-ce que tu peux nous en citer une, un gros revers de médaille ?
Élisa : Oui, un gros revers. Par exemple quand le projet allait sortir fin août, début septembre la graphiste qui avait déjà tout fait au niveau des illustrations pour la sortie du jeu n’a pas voulu signer les droits d’auteur. Donc, ce qui remet complètement le projet en question puisque là tout ce qu’on avait protégé sur l’INPI, ces gros frais financiers et ce gros travail en amont avec les parents, les adolescents, les enfants sur les images et surtout le contenu est remis en question. On repart à zéro sur tout cela.
Cécile : Là, tu perds de l’argent ?
Élisa : On perd énormément d’argent.
Cécile : Tu perds du temps parce que tu avais passé combien de temps sur le projet ?
Élisa : Beaucoup de temps.
Cécile : Six mois ?
Élisa : Oui, même 8 mois parce que là, cela fait même un an et demi là qu’on est sur le projet.
Cécile : Là qu’est-ce que tu te dis à ce moment-là ?
Élisa : À ce moment-là alors moi, je suis quand même assez positive. Alors si tu veux que je te dise vraiment la vérité, je me suis dit : « waouh qu’est-ce qu’il y a derrière tout cela ? » Et à ce moment-là, je regarde mes enfants et je dis : « Ce soir on va manger au restaurant. On va fêter quelque chose de nouveau qui va arriver dans notre vie. »
Cécile : Waouh ! Alors cela, c’est une super recette. C’est-à-dire qu’il y a plein de gens qui pourraient s’effondrer et se dire : « j’ai perdu du temps, j’ai perdu beaucoup d’argent. » Peux-tu donner une idée de la somme ?
Élisa : La somme, je pense que c’était dans les trois 3000 ou 4000 euros.
Cécile : Donc tu as perdu 3000 – 4000 euros sachant que tu n’es pas entrepreneur, etc.
Élisa : Pas du tout ! Ce sont nos économies personnelles.
Cécile : Donc là, tu pourrais dire : il y a des gens qui pourraient se poser la question, est-ce que je continue ? Est-ce que j’arrête ?
Élisa : Moi, je vois toujours parce que derrière, j’ai quand même des parents qui attendent le jeu toujours et qui me demandent : « Alors, cela sort quand, cela sort quand ? » Donc là, j’ai quand même la pression. Cela, c’est quelque chose qui va me tenir. C’est que j’ai la pression des parents qui attendent le plateau d’organisation derrière.
Cécile : Tu te connectes à comment tu vas pouvoir les aider quelque part ?
Élisa : Bah oui !
Cécile : C’est cela qui te fait tenir.
Élisa : Là, je me dis : il faut leur apporter une solution. Ils l’attendent. C’est ce qui me tient. Et aussi ce qui me tient quand même énormément, c’est parce que je m’entoure de personnes qui croient autour de moi, des personnes qui m’aident aussi à communiquer. Des personnes, je sais je peux les appeler vont me remonter le moral. Voilà là, j’ai besoin de parler. Je suis découragée et je ne reste pas seul.
Cécile : OK. Donc là, qu’est-ce que tu as fait suite à cela ?
Élisa : La suite à cela, cela veut dire on recherche de nouveau un illustrateur. Et cela, trouver un illustrateur qui rentre dans votre projet que vous sentez, ce n’est pas pareil. Je ne veux pas travailler avec n’importe qui. Il faut vraiment qu’il y ait du feeling, il y a quelque chose qui se passe là. Je veux que cela se passe bien. On communique ensemble, etc. Donc, c’est important de travailler avec des personnes que vous vouliez.
Et là, on bidouille un petit peu parce qu’il y a les essais qui se font ; c’est sympa, pas trop. Donc là, cela a été deux trois mois compliqués parce que tu dis, mais quand est ce que je vais trouver l’illustrateur ? À vrai dire, je suis très exigeante. Oui. En même temps, il faut vraiment que la personne en face crée ce que vous êtes.
Donc là, l’image me représente. Maintenant là, elle me représente. Là, je suis OK. Je suis alignée avec mes valeurs. Non seulement il y a cela, mais après on rencontre un illustrateur waouh. C’est extraordinaire ce qu’il fait, mais c’est l’un des plus chers du secteur. Qu’est-ce qu’on fait ? Est-ce que nous, on le vaut ?
Cécile : À l’heure où tu fais cela en fait, tu ne sais même pas si le truc va voir le jour parce que c’est un investissement pour pouvoir sortir un jeu. Ce n’est pas comme un produit digital si on le sort, on n’a pas trop investi financièrement et ce n’est pas grave.
Élisa : Là, c’est matériel.
Cécile : Là, c’est matériel. C’est-à-dire qu’au moment où tu investis, tu ne sais pas si cela va encore sortir.
Élisa : Oui, cela fait quand même la clé de ma réussite certaine, c’est que j’y crois et que je ne doute pas du résultat. Je ne suis pas maintenue par un résultat, je n’ai d’ailleurs pas d’objectif en particulier qui me met la pression, mais je suis tellement convaincue qu’il y a un besoin et que cela répond à un besoin que je ne me pose pas tant de questions.
Cécile : C’est la foi de croire à ton projet.
Élisa : Oui, c’est un petit peu la foi. J’avance vers quelque chose sans vraiment comprendre le résultat, mais je sais que c’est bon. C’est une conviction personnelle, c’est une motivation.
Cécile : Est-ce le fait que tu y crois ??? Tu l’as pratiqué ou c’est parce qu’il y a d’autres gens qui ???
Élisa : Oui, j’avais mis en place aussi un centre de loisirs. Un centre de loisirs, cela fonctionne très bien dans le couple. On l’a essayé aussi en couple et cela fonctionne très bien. Cela apporte une valeur ajoutée aux familles et je vais dire aujourd’hui avec les vies qu’on a, on bosse énormément. Quand on rentre, on a besoin de sérénité. Je crois que cela correspond à des milliers, des millions de besoins.
Cécile : Alors qu’est-ce que tu dirais à quelqu’un qui se lance dans un projet comme cela ? Et qu’est-ce que tu dirais pour l’encourager à persévérer quoiqu’il arrive ?
Élisa : Quoi qu’il arrive, restez toujours très positif et bien s’entourer. Voilà. Il y a des personnes qui sont assez toxiques, il faut savoir s’en séparer. Moi, je me suis séparé des personnes toxiques même à une personne qui aurait pu à un moment donné, j’ai même eu un problème avec un membre de ma famille. D’ailleurs, on n’en a pas parlé, mais j’ai eu un problème avec un membre de ma famille et cela a causé une séparation à un moment donné parce qu’on n’était pas sur le même accord. Je ne pouvais pas perdre d’énergie.
Moi, je recherche des personnes qui me donnent de l’énergie pour continuer. À un moment donné, il faut des séparations, même des amis qui ne vous suivent pas. Eh bien, ce n’est pas grave parce que vous allez retrouver plus tard, mais en tout cas dans ces moments-là, pendant un an et demi là où je suis, je m’entoure de personnes qui vont me permettre d’avancer, me donner une bonne énergie.
Cécile : C’est cela. Donc toi, tu le ressens comment ? Comment tu sais qu’une personne est toxique et une autre, simplement est-ce que tu le ressens physiquement ou c’est parce qu’elle te soutient.
Élisa : Alors, il y a des personnes qui vont vous soutenir et qui vont vous dire des choses qui ne vont pas et qui vont vous permettre de vous remettre en question et de changer. Puis, il y en a d’autres qui vont vous casser gratuitement, ou qui vont vous dire que votre projet n’est pas bon, mais ils n’auront pas la raison que ce n’est pas bon parce que c’est n’importe quoi. Enfin, il n’y a pas de raison particulière.
Cécile : Ce n’est pas constructif.
Élisa : Ce n’est pas constructif, voilà ces mots. Ce n’est pas constructif. Donc là, on le ressent, c’est même physique, cela crée des angoisses. Pourquoi cette personne me crée une angoisse ? C’est une injure. Enfin, il n’y a aucun intérêt. En fait, je crois qu’on renvoie aussi beaucoup de jalousie. On est en train de se réaliser et l’autre en face vous lui renvoyer qu’elle ne s’est pas réalisée.
Ce n’est pas du tout malveillant de leur part parce que je pense que c’est l’inconscient. C’est l’inconscient. On leur renvoie qu’elle n’a pas osé faire quelque chose, peut-être un projet qu’elle avait à cœur, etc. Et là, tu es en train d’oser quelque chose, tu leur renvoies un petit peu.
Cécile : OK ! Écoute, merci beaucoup parce que je trouve qu’il y a pas mal d’enseignement, dont ce que tu as partagé. Donc, croyez en votre projet.
Élisa : Là si, mais pas seulement d’y croire parce que vous vous dites que votre idéal est bon, c’est parce que d’autres autour ont quand même validé aussi. C’est parce que moi derrière, on m’a dit : c’était génial et on a même eu le coup de cœur ensuite des entrepreneurs, à l’unanimité du jury et là on me dit : waouh c’est juste énorme ce qui nous arrive.
Cécile : C’est se connecter en fait, à servir plus grand que soi, plus que soi.
Élisa : Oui et c’est quelque chose qui est revenu très souvent aussi des personnes qui m’accompagnent et qui sont bienveillantes envers moi. C’est toujours et pourquoi tu le fais ? Quand j’ai été découragé, ils me disent : pourquoi tu le fais ? Cela, c’est quelque chose qui revient assez régulièrement dans mon esprit. Pourquoi ? C’est quoi ton pourquoi ? Oui, c’est pour aider des familles. C’est parce que moi, cela m’a aidé et effectivement, j’ai comme mission de vie.
Moi, j’ai envie de changer un petit peu mon monde aussi. Moi, ma petite Élisa, une petite fourmi parmi tant de milliers d’autres, un million d’autres, eh bien oui, je contribue à ce monde pour le rendre meilleur.
Cécile : Voilà, génial. Écoute merci, on va finir sur ce joli mot. Merci beaucoup Élisa !
Élisa : Avec plaisir, merci à toi !
Cécile : On te retrouve avec le lien du site pour suivre les aventures d’Élisa.
Élisa : À bientôt !
Cécile : Un petit like, un petit pouce si vous avez aimé. A très vite. Bye, bye !
Élisa : À très bientôt !
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